Éditions Sorman

Fin juin début juillet, l’épisode caniculaire a révélé que bon nombre d’écoles n’étaient pas en mesure d’accueillir les élèves quand les températures montaient. Même si le maire n’est pas responsable du réchauffement climatique, il va être en première ligne. Ainsi, à Tours, Melun ou Ecommoy (dans la Sarthe), le maire a décidé de fermer temporairement l’école. Ce n’est bien sûr pas une solution viable et, comme le fait remarquer Amaury Fievez qui nous présente dans ces pages le programme Actee, les collectivités publiques se sont préoccupées de la rénovation énergétique pour faire des économies d’énergie (les textes comme le décret tertiaire ou l’augmentation du prix de l’énergie les y incitaient) mais pas encore suffisamment des effets des pics de chaleur de plus en plus fréquents. Et s’il n’agit pas, il s’exposera aux récriminations de ses administrés. Ainsi à Sérignan-du-Comtat dans le Vaucluse, le directeur de l’école maternelle Pierre-de-Loye a demandé aux parents de munir leurs enfants de gourdes, de chaussures légères et de casquettes. Le maire Julien Merle est bien conscient du problème mais il n’y a pas de solution à court terme. L’école ne peut pas être rénovée efficacement en raison de la faiblesse des fondations et de l’isolation. Il faut en construire une nouvelle ce qui ne peut pas se faire par un claquement de doigt. Il faut également repenser les cours de récréation. Par exemple, à l’école Bellevue à Sedan, des travaux de réaménagement de la cour vont être entrepris (remplacer le béton par du gazon).
Ces travaux ont un coût. Mais en septembre dernier, le président de la République a lancé un plan rénovation des écoles avec pour objectif d’atteindre 40 000 écoles rénovées d’ici 10 ans soit 90 % du parc et ce plan prévoit des financements pour des travaux tendant à améliorer le confort d’été. Les communes peuvent mobiliser le fonds vert, la DETR (dotation d’équipement des territoires ruraux) et la DSIL (dotation de soutien à l’investissement local), le programme EduRénov de la Banque des territoires et le programme Actee que nous présentons dans cette lettre. Ainsi, Sérignan-du-Comtat, la construction de la nouvelle école coûtera 5 994 600 euros. La commune a bénéficié de 10 % de subvention de l’état au titre de la DSIL, 40 % de la région et de l’ADEME.
La commune doit de toute façon agir puisque les bâtiments représentent 76 % de leur facture énergétique et 30 % pour les écoles. La réalisation de travaux en ce domaine peut être aussi l’occasion de produire des énergies renouvelables comme le fondateur de l’entreprise Fuzed nous l’a expliqué dans notre dernière lettre.

Michel Degoffe le 10 juillet 2025 - n°25 de La Lettre des Services Techniques