Éditions Sorman

Dans les dix prochaines années, la communauté d’agglomération Golfe du Morbihan agglomération investira 105 millions d’euros dans son réseau d’assainissement en créant notamment une nouvelle station d’épuration. Il faut remplacer les canalisations (5,4 kilomètres par an pour un coût de 4 millions d’euros), créer des bassins de stockage (pour retenir l’eau en cas de fortes précipitations afin qu’elle ne finisse pas dans le réseau d’assainissement et augmenter la capacité de traitement des stations d’épuration. La communauté d’agglomération lance ces investissements d’envergure en partie pour se conformer à la directive européenne sur le traitement des eaux urbaines résiduaires qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2025. Cette directive s’applique aux agglomérations de 10 000 habitants et plus et leur impose d’appliquer un traitement secondaire à tous les rejets d’eaux urbaines résiduaires. Certaines obligations visent même les agglomérations de 2 000 habitants et plus. Le texte explique qu’idéalement les eaux usées devraient toutes être traitées dans un système d’assainissement collectif (même si l’Union européenne conçoit qu’il n’est pas encore possible de mettre fin aux installations individuelles.
Le texte distingue quatre types de traitement que les gestionnaires du service devront mettre en place : traitement primaire : traitement par un procédé physique ou chimique ou les deux impliquant la décantation des solides en suspension ; traitement secondaire : traitement des eaux usées urbaines par un procédé impliquant généralement un traitement biologique avec décantation secondaire ou un autre procédé qui réduit la matière organique biodégradable des eaux usées urbaines ; traitement tertiaire : traitement des eaux usées urbaines par un procédé qui réduit l’azote ou le phosphore, ou les deux, dans les eaux usées urbaines ; traitement quaternaire : désigne le traitement des eaux usées urbaines par un procédé qui réduit un large spectre de micropolluants dans les eaux usées urbaines.
L’objectif est de mieux détecter les microplastiques, les PFAS (ce sont des substances utilisées pour fabriquer de nombreux produits : textiles, papiers…). Par exemple, dans les Ardennes et dans la Meuse, l’eau du robinet de 16 communes a été interdite, il y a quelques semaines, à la consommation en raison de taux élevé de PFAS.
Les agglomérations de plus de 10 000 habitations sont assujetties à des obligations plus fortes. Ainsi, elles devront utiliser tout le potentiel de développement d’énergies renouvelables utilisables dans les stations d’épuration (installer des panneaux photovoltaïques par exemple).

Directive 2024/3019 du 27 novembre 2024 concernant le traitement des eaux usées urbaines.

Michel Degoffe le 24 juillet 2025 - n°26 de La Lettre des Services Techniques